Ainsi, les forces conjuguées des vents d'Arryl et

des eaux d'Ekësha, réussirent à repousser

suffisamment les feux de la folie d'Arün, ce qui

permit également à Elkär de prendre enfin

l'ascendant sur son adversaire, pour un temps

tout au moins.

Car Arün épuisé par toute l'énergie et tous les

efforts déployés depuis des lustres dans cette

guerre sordide, n'eut d'autre alternative que

de reculer face à l'alliance de ces congénères,

et de se retrancher dans le fin fond du monde,

pour y ruminer sa terrible vengeance.

Elkär craignant justement son retour imminent,

et pour sécuriser sa bien aimée Arryl qui portait

en elle le fruit de leur amour, érigea de grandes

montagnes infranchissables comme un ultime

rempart, protégé à la fois par les eaux d'Ekësha,

et les vents d'Arryl, de peur qu'Arün dans son

incontrôlable folie, ne s'en prenne à sa future

progéniture.

Pendant cette accalmie passagère des êtres de

toutes sortes et surtout les peuples des hommes

se multiplièrent sur toute la surface des Terres

Immortelles. Et ce sont ces derniers qui

associèrent les quatre divinités, aux quatre

éléments par la force des choses.

Ainsi Ekësha devint la déesse des eaux,

Elkär le dieu de la terre, Arryl la déesse de l'air,

Et bien entendu Arün le dieu du feu!

Article 11 (à suivre...)

Les ombres d'Arün continuaient à se propager

parmi les êtres de ce monde malgré la protection

D'Arryl et son peuple des songes.

Et le pouvoir d'Arün grandissait à nouveau,

nourri de toutes ces âmes dérobées, sa puissance

en devenait même fort inquiétante pour les autres

divinités malgré leur alliance.

Car Arün contrôlant ainsi les esprits, ne se

montrait plus guère, restant bien caché au fin

fond des Terres Immortelles, et délèguant ainsi

tout ce travail de sape à ses lieutenants de guerre,

qui devenaient de plus en plus forts à leur tour.

A l'approche de la naissance imminente de son

héritier, Elkär se mit en tête de débusquer le

félon. Il parti à sa recherche pour essayer

d'enrayer cette montée en puissance et ainsi

protéger ses  proches et les êtres du monde,

avant qu'il ne soit trop tard.

Malheureusement ses errances ne lui permirent

pas de retrouver l'ennemi, Arün semblant s'être

réellement fondu dans les ombres.

Et c'est ainsi éloigné de tout et de tous, qu'un

piège redoutable fomenté par Arün lui même,

depuis longue date, se referma sur Elkär

Aidé en celà par le plus fidèle, le plus grand,

le plus terrible de ses lieutenants, Uriah

le seigneur des tourments, Arün réussi à

prendre son ennemi juré par surprise et

l'enferma dans une prison au néant sans fin,

afin de le perdre à tout jamais.

Arün savourait enfin sa terrible vengeance!

( illustration 1: ErwinPale - illustration 2: source-visualparadox.com)

Article 13 (à suivre)

Ainsi réfugiée quelque part au centre de la terre

et dissimulée par les sorts d'illusions des

Amakyries son peuple des songes, Arryl s'était

retirée dans une gigantesque caverne qui s'étalait

sur des milles et des milles, aux multiples

merveilles, avec en son centre, un palais naturel,

étincelant de lumières étoilées, tapissé de feuilles

d'or et d'argent, bordé de forêts intérieurs

immenses et peuplées de tous ces êtres étranges

qu'Arryl avait amenée jusqu'ici.

Mais au beau milieu de toutes ces merveilles,

la douleur de la perte d'Elkär était encore très

forte pour Arryl. Elle se blottie au sein d'une

clairière immaculée et elle s'endormie, blessée,

meurtrie,  épuisée par la débauche d'énergie

qu'elle avait employée pour échapper à son

frère jumeau.

Et comme venus d'un rêve, des choeurs d'une

beauté enchanteresse, s'élevèrent dans cette

immensité, et emplirent tout l'espasce, soulevant

le corps de la déesse, transportée comme en

apesanteur, dans un halo de lumières bercée par

ces chants magiques venus d'ailleurs, séparant

son âme de son corps.

Le coeur d'Arryl fini par s'apaisé et retrouvait

de nouvelles forces à l'approche de l'arrivée

de son "héritier".

Et c'est ainsi enveloppée de ces chants étherés,

flottants dans l'air ambient, enrobée de folles

lumières scintillantes, transportée dans une

douce farandole, abandonnée à l'esprit du

grand rêveur, Arryl la déesse des songes

donna naissance à un nouvel être divin,

lumineux, cristalin, presque translucide,

Erwin, l'héritier des dieux.

Article 14 (à suivre...)

Arün, ivre de rage, après la perte de ses troupes

sous le déluge d'Ekesha, décida de la punir

définitivement pour cet affront. Etant persuadé

qu'Arryl et l'héritier ne pouvaient plus lui

échapper  à présent, il envoya Uriah le seigneur

des tourments à sa place pour les lui ramener,

tendit qu'il se présenta lui même devant Ekesha,

qui fut abasourdie par la vision d'effroi que lui

imposa Arün le dieu démon.

Elle fut tétanisée par cette masse immense et

terrifiante qui surgit devant elle, comme un

visage de feu et flammes qui n'avait plus rien

d'humanité, et ces yeux de braises lui

transpercèrent le coeur de milles flèches ardantes.

Un énorme magma incandescent encercla la

déesse des eaux et assécha ainsi sa source de

pouvoir. Puis elle s'écroula, toute flétrie, vidée

de toute force, et Arün le dieux des ombres

pénétra son esprit pour lui infliger mille

tourments, dans d'atroces souffrances, jusqu'à

ce que, au bord de l'agonie, elle se soumettes

à sa volonté.

Au même moment, à des lieues et des lieues de

ces événements, une autre destinée se dessinait.

Uriah le seigneur des tourments se présentait aux

portes de la retraite d'Arryl la déesse des songes.

Et celui ci qui contrairement à son maître défiguré

par la haine depuis  des siècles, apparu à Arryl

sous les traits d'une beauté sans nom, froide

presque glaciale. Mais à l'instant même ou il

posa le pied dans cette immense clairière

éteincelante, il ressenti comme une

transformation s'opèrer en lui, et il en devint

presque lumineux. Arryl se dressa devant lui,

majestueuse, mystérieuse, tenant entre ses

mains l'héritier de lumière, l'aveuglant presque

tellement cette lueur était pure.

Un seul regard suffit à Uriah, pour tomber sous

le charme de la déesse des songes, plus forte

que jamais, et comme hyptoptisé Uriah

s'agenouilla pour implorer son pardon.

Arryl dans son immense bonté, accepta son

repentir en échange de la libération d'Elkär.

( illustration 1: Stephanie Pui Muin Law - illustration 2:

Article 16 (à suivre...)

Arün, sous sa forme la plus monstrueuse qu'il

était donné de voir au monde, se lança à son tour

dans le coeur de la terre bouillonante sous les

tonnes de lave déversées. La puissance

phénoménale de ces flots destructeurs, était telle,

que l'intérieure même de la terre s'écroulait de

toute part, la pierre se morcelait sous la pression

terrible de ce magma ravageur.

Ainsi l'espèce humaine, après maintes et maintes

catastrophes depuis son apparition sur cette terre,

subissait sans doute la plus terrible d'entre elles

à ce jour. Les fluxs incandescants d'Arün,

dévastaient irrémédiablement la plupart des

territoires habités, et seul un petit nombre

d'êtres et de créatures réussirent à échapper

à ce déferlement de feu et cendre, en se réfugiant

sur les plus hautes montagnes de ce monde,

alors que les Amphybiens s'enfouirent au plus

profond des mers avec leur déesse Ekesha encore

meurtrie par les suplices que lui avait infligé

le dieu démon.

Dans un tumulte indéfinissable, Arün le tout

puissant, brisa les dernières parois qui le séparait

de la retraite d'Arryl la déesse des songes, et par un

trou béant énorme, d'ou se déversèrent des

millions de flots de lave embrasant ainsi l'ultime

havre de paix des Terres Immortelles, la bête

abominable surgit face à sa jumelle, surprise par

la violence et la soudaineté de cette intrusion

de cauchemar.

Uriah le seigneur des tourments, nouvellement

"gracié" par Arryl, tenta de s'interposer entre les

deux divinités, dans une tentative désespérée.

Mal lui en pris, car Arün aveuglé par la haine,

habité d'une nouvelle force venue d'outre tombe

et dans un mouvement aussi rapide que l'éclair,

le saisi dans ses griffes en fusion, et l'enserra

comme un vulgaire pantin, lui infligeant de

multiples brûlures atroces sur tous le corps,

il plongea ensuite son regard ardent dans

celui d'Uriah, et d'un fulgurant et terrible jet

de feu, il lui transperça gravement le visage, lui

désintégrant totalement l'oeil gauche, puis

il le propulsa dans un gouffre profond.

Uriah le seigneur des tourments tomba ainsi

dans les abymes, dans une chutte interminable

et dans un long et terrifiant cri d'agonie.

( illustration 1: Jeanpepe - illustration 2 Jonathan Earl)

 Article 18 (à suivre...)